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A l'attention de         

Monsieur Emmanuel Macron

Président de la République  

Monsieur le Président, 

     Comme vous le savez, longtemps, le nom d'Olympe de Gouges a été ignoré ou calomnié. Les adversaires de la Révolution Française ont cherché à faire oublier et à oublier eux-mêmes son nom. Les héritiers un peu trop rigides et trop zélés des Robespierristes ont cherché à travestir la vérité. Aujourd'hui, il importe à chacune, à chacun et à tous de lui rendre l'hommage qui lui est dû pour avoir consacré sa vie aux combats de la Liberté des Femmes et des Noirs, pour l'Egalité des Femmes et des Hommes, des Noirs et des Blancs, pour ses combats féministes et anti-esclavagistes. La Nation française toute entière doit aujourd'hui faire briller la lumière sur le destin de cette femme d'exception.

     Marie Gouze, de son nom de baptême, adopte le pseudonyme littéraire et mondain d'Olympe de Gouges. Mais elle est très sûrement la fille naturelle de l'académicien Jean-Jacques Le Franc de Pompignan. Elle est mariée par convention à l'âge de 17 ans à un homme qu'elle n'aime pas, rustre et sans fortune, Louis-Yves Aubry, bien plus âgé qu'elle. Aubry est cuisinier et officier de bouche de l'Intendant de Montauban. Olympe d'échappe de cette ville en 1771, voyage dont elle déclare elle-même : "Forcée de fuir un époux qui m'était odieux, je m'enfuis à Paris avec mon fils".

     Dès 1782, Olympe de Gouges écrit sa pièce de théâtre "Zamore et Mirza ou l'esclavage des Noirs", qui dénonce la cruauté de la servitude dans les Colonies. Le texte est gardé discrètement par l'auteure jusqu'en décembre 1789. Les représentations sont interrompues en cette fin d'année, après trois séances, sous la pression des Esclavagistes. En avril 1790, Olympe de Gouges publie ses "Réflexions sur les hommes nègres", peu de temps après la création de la "Société des Amis des Noirs", où elle est invitée par deux fois. Une autre pièce de théâtre, "Le marché des Noirs", ne sera pas jouée de son vivant. Une nouvelle version de "Zamore et Mirza" est publiée en mars 1792, deux ans avant l'abolition de l'Esclavage par la Convention Nationale, en février 1794.

     Ce seul combat eut suffi à prescrire la réception d'Olympe de Gouges au Panthéon. Mais son besoin de justice l'amène à revendiquer l'égalité des Femmes et Hommes dès avant la proclamation de la République. Elle revendique le droit au divorce et l'égalité entre enfants nés du mariage ou hors mariage, dès 1790. Elle rédige et publie en 1791 la fameuse "Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne". Exaspérée par l'inégalité féroce des sexes, elle s'écrit : "La femme a le droit de monter sur l'échafaud ; elle doit avoir également celui de monter  la tribune ". Une première victoire est remportée, associant les femmes à "la fête de la loi" et à la commémoration de la Prise de la Bastille durant l'été 1792.

     En 1793, elle s'insurge contre les massacres de septembre 1792 et les appels de Marat en ce sens. Elle redoute la tentation de la dictature chez Robespierre. En juin 1793, elle milite activement contre l'incarcération de députés. Son faux pas de juillet 1793 par lequel elle demande pour les Citoyens le choix de leur destinée politique (entre une république jacobine, une république fédéraliste et une monarchie constitutionnelle) sert de prétexte à son incarcération, à un jugement inique et à son exécution le 3 novembre 1793.

     Son buste orne la Salle des Quatre Colonnes à l'Assemblée Nationale.

     Pour toutes ces raisons alliant la défense de la Liberté et de l'Egalité, les signataires de cet appel vous demandent, Monsieur le Président, d'organiser la célébration républicaine et la réception au Panthéon d'Olympe de Gouges.

     Avec l'expression de toute notre respectueuse considération,

les signataires

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