2019
Alertes sur le Climat mondial
2019 marque une année spéciale dans la conscience que les Humains ont pris des dégradations du climat à l'échelle de la Planète et de leur influence collective à ce sujet.
Les premières alertes sur le climat mondial datent des années 1970. Le rapport Meadows, commandité par le Club de Rome, décrit déjà en 1972 un schéma d'évolution catastrophique du climat : les projections qu'il produit montrent la pollution tous horizons, la cessation de l'exploitabilité des ressources naturelles et la grave crise mondiale qui en résultera pour la décennie 2020 à 2030, si la production de biens manufacturés continue de se produire dans les mêmes conditions que durant les années 1960. Ce même rapport prône l'arrêt de la croissance économique et démographique pour éviter le désastre. Mais en 1972, seuls quelques scientifiques et quelques biologistes sont conscients de ce risque. Le Monde n'a pas encore compris quels dangers le guettent. L'opinion publique des pays européens et américains est toujours bercée par l'illusion du caractère indéfini du progrès économique issu de l'après guerre et de la permanence d'une amélioration continuelle des conditions sociales qui l'accompagne.
En 1974, René Dumont, le premier candidat écologiste à se présenter aux élections présidentielles françaises, récolte le résultat insignifiant de 1,34 % des voix exprimées avec moins de 338 000 électeurs.
En 1979 encore, l'année où Jean Fourastié crée l'expression les "Trente Glorieuses" pour caractériser la période 1945-1975, les prévisions très réalistes de Haroun Tazieff sont cruellement dénoncées par le Commandant Yves Cousteau et n'interpellent pas les Français.
Il faut attendre les années 2000 pour qu'un courant significatif de l'opinion mondiale prenne conscience des dangers encourus.
Autour de l'été 2019, le GIEC (Groupe Intergouvernemental sur l'Évolution du Climat,dépendant principalement de l'ONU), publie trois rapports alarmants sur le réchauffement climatique mondial, l'état désastreux des terres émegées et l'état catastrophique des Océans et de la Cryosphère (Glaciers etc.).
Le 23 septembre, la jeune Suédoise Greta Thunberg bouscule les dirigeants des 192 pays réunis à l'Assemblée générale de l'ONU pour qu'ils réagissent concrètement pour le climat et la viabilité de la Planète , dès un très proche avenir, sans effet manifeste.
Le 5 novembre, 11 258 scientifiques de par le monde (Biologistes, Géographes, Climatologues, Écologues) signent une pétition dans la très professionnelle revue BioScience pour réitérer les appels de 1979 et 2017. Cet appel est à peine relayé dans la Presse et laisse les décideurs politiques et économiques dans le déni.
Mais 2019 est aussi l'année des premières catastrophes climatiques ressenties comme telles : des températures létales tuent près de 50 personnes par jour en Inde durant l'été, avant d'être suivi par une mousson épouvantable (220 000 personnes évacuées et sans abri dans le seul état du Kérala). D'immenses incendies de forêts ou de savanes ravagent la Californie puis en décembre l'Australie. A défaut d'une action sérieuse des leaders politiques pour enrayer ces catastrophes à répétition, un tournant manifeste se produit dans l'opinion publique.
Cette prise de conscience réelle mais tardive sera-t-elle suffisante ?