avant 670
Première attestation de l'imprimerie
Le texte le plus ancien dont on soit sûr qu'il a été imprimé est chinois et bouddhiste : le Dhârâni Sutra ( par le procédé de xylogravure, durant la décennie 660 à 670). Ce livre contient de nombreuses formules, un peu plus développées que de simples mantras et qui peuvent être étoffées jusqu'à constituer des hymnes. Elles font appel à des puissances invisibles, peuvent être récitées pour des utilisations exotérique ou ésotériques. L'un des textes conservés les plus anciens qui soit daté avec certitude est une version chinoise du Sutra du Diamant (autre texte de formules bouddhistes), remontant à l'an 868 (illustration ci-dessus).
La xylogravure est utilisée dès le VII° siècle en Chine, en Corée et au Japon. Ce procédé est inspiré de méthodes de reproductions sur soie connues en Chine dès avant l'ère chrétienne (sérigraphie en trois couleurs). Il permet de reproduire en un petit nombre d'exemplaires des feuillets ou de garder la matrice pendant longtemps. A partir du X° siècle, le procédé de reprographie par bloc est connue en Inde et en Égypte, mais ne se développe pas (il est oublié en Islam après le XIV° siècle).
Avant 1048, l'inventeur chinois Bi Sheng (Bì Shēng : 畢昇 ou en version simplifiée 毕升) pratique la typographie grâce à son invention des caractères mobiles (en porcelaine). Coréens et Chinois substituent à ce procédé délicat (trop fragile) des caractères mobiles en métal ou en bois dès le siècle suivant.
La xylogravure est connue en Europe occidentale vers 1370 pour reproduire des dessins (sculptés sur bois à la gouge ou au couteau). On ne peut pas dire si la version occidentale est le résultat d'une diffusion du procédé chinois ou une deuxième invention sept siècles après la version chinoise. Elle inspire Johannes Gutenberg pour son invention occidentale de l'imprimerie (avec un perfectionnement de la presse et des caractères mobiles en bois puis en plomb pour les lettres). Gutemberg imprime sa première Bible à partir de 1452.