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1822
Champollion déchiffre les Hiéroglyphes

Le 14 septembre 1822, Jean-François Champollion pénètre fiévreusement dans le bureau de son frère aîné, dit Champollion-Figeac, en s'écriant "Je tiens mon affaire !" avant, dit-on dans sa famille, de s'effondrer dans une sorte d'évanouissement dû sans doute à la fatigue nerveuse et à l'émotion : il vient de découvrir la manière de déchiffrer correctement les hiéroglyphes égyptiens, dont la lecture était oubliée depuis presque un millénaire et demi. Treize jours plus tard, il envoie sa "Lettre à Monsieur Dacier relative à l'alphabet des Hiéroglyphes phonétiques". 

De nombreux savants essayaient en même temps de découvrir la clé du déchiffrement, dont le plus important "concurrent" de Champollion, l'Anglais Thomas Young. La méthode, par laquelle Champollion réussit avant tous les autres, tient au croisement de trois facteurs.

  • D'une part, le déchiffreur a éudié de nombreux documents bilingues grecs et hiéroglyphiques (au premier rang desquels la Pierre de Rosette),

  • D'autre part, Champollion, persuadé de la parenté entre le copte liturgique et la langue des Hiéroglyphes, a fait l'effort d'apprendre cette langue au point de pouvoir la parler et l'écrire couramment.

  • Enfin​, le jeune professeur reprend à son compte et développe l'explication fournie déjà par Clément d'Alexandrie au II° siècle de notre ère (contemporain des dernières générations de scribes et de sculpteurs de Hiéroglyphes) : cette écriture est à la fois figurative et symbolique et, ajoute Champollion, phonétique. 

Les premières lectures de Champollion portent sur les noms royaux et divins, grâce à son intuition que les scribes leur réservaient une disposition particulière (écrits dans des cartouches, c'est-à-dire à l'intérieur d'un nœud de cordes idéalisé 𓍷). Par comparaison entre les texte grec et l'égyptien, il isole les signes phonétiques transcrivant le sons Ra/Ré (𓇳), Thôth (𓅝, que les savants ultérieurs corrigeront en Dhjéhouti), et des mots égyptiens comme mossé (𓄟), lié au copte missé  enfant de  et qui permettent de lire les noms de Ramossé (𓇳𓄟 : Ramsès) et Thoutmossé (𓅝𓄟 : Thotmosis en grec). Par la même méthode, Champollion lit les noms de Ptolémée, de Cléopâtre, des Empereurs romains etc. De proche en proche, il redécouvre grâce à ses connaissances en grec et en copte la valeur phonétique de plusieurs centaines de Hiéroglyphes et peut décrypter aussi leur valeur figurative (comme déterminants) puis finalement parvient à lire à nouveau la langue des anciens Égyptiens. 

Mais le Savant ne s'arrête pas à cela : confronté à d'autres écritures égyptiennes, dites hiératiques et démotiques, il détermine que le hiératique est une écriture dérivée d'une simplification de dessins des Hiéroglyphes. Il découvre également que le démotique note une évolution de la langue et de l'écriture pharaonique, un peu plus proche du copte. 

Dans les années qui suivent, Champollion effectue deux voyages en Italie (aux riches collectons pharaoniques) et en Égypte. Il publie des ouvrages monumentaux (un Dictonnaire et une Grammaire de la langue égyptienne ancienne etc.), anime la section égyptologique du Musée du Louvre.

Il meut en 1832, peut-être du choléra, mais l'épidémie aura eu raison d'un organisme épuisé par la fatigue et la maladie (la bilharziose contractée en Égypte).

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