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832
La première Maison de la Sagesse
à Bagdad

En 832 de notre ère (217 de l'Hégire), le Calife Al Ma'mûn, décide de fonder à Bagdad la première Maison de la Sagesse du monde arabe, sur le modèle de celle qui avait existé depuis le VI° siècle dans la Perse sassanide à Gondichapour. Il s'agit pour ce faire de collecter des manuscrits relatifs à toutes sortes de savoirs philosophiques et scientifiques, venus des Empires byzantin, perse, chinois ou encore de l'Inde pour les traduire en arabe. Cette accumulation de savoirs est mise à la disposition des savants de l'ensemble du monde musulman, quelque soient leurs religions et de permettre ainsi une accélération considérable dans la circulation des sciences et des idées. Le premier fonds de documentation n'est autre que la bibliothèque privée du Calife, héritée de son prédécesseur  Haroun-Ar-Rachid. 

Sous l'impulsion du Calife, la maison de la Sagesse ( بيت الحكمة: bayt  al-Hikma) s'enrichit, notamment d'ouvrages traduits du grec, mais aussi du pehlevi, du syriaque,  du sanskrit, de l'hébreux, du chinois etc. sur des matières aussi variées que la philosophie, la métaphysique, la morale, l'astronomie, les mathématiques, la médecine, la botanique etc. dans le but de développer une élite intellectuelle et scientifique nouvelle. Le résultat est un brassage prodigieux des acquis scientifiques antérieurs. De surcroît, des pans entiers des cultures mésopotamiennes, byzantines ou sanskrites ont pu être transmis et sauvés du risque de l'oubli.

L'on ne connaît pas encore parfaitement la date de la fermeture de la première Maison de la Sagesse. Mais il est sûr que sa survie après la crise du Mutazilisme, à la fin du IX° siècle de notre ère, a pu être assurée en tant que simple bibliothèque de recherche. Au plus tard, cette institution n'a pas survécu à la destruction et l'immense massacre de Bagdad par les Mongols en 1258. L'Historien et Mathématicien égyptien Ahmad al-Qalqashandi (756 -821 de l'Hégire, soit 1355 - 1418 de l'ère chrétienne) raconte que la destruction des bibliothèques de l'ancienne capitale dans les eaux du Tigre provoqua un noircissement durable du fleuve à cause de la dilution de l'encre des ouvrages dans les eaux du fleuve.

La Maison de la Sagesse, dont le rôle explicite était la transmission de savoirs et de techniques, est considérée aujourd'hui comme l'ancêtre des Académies,des Bibliothèques publiques, des Universités, des Centres de Recherche. 

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