CIUIS
Citoyen : personne jouissant de tous les droits et obligations en matières religieuses, familiales, civiles, pénales et politiques attachées à une cité (Grèce et Rome).
Ciuis romanus
Citoyen romain : personne jouissant de tous les droits religieux, familiaux, civils, pénaux et politiques attachés à la citoyenneté romaine, notamment :
-
le ius conubii (droit d’épouser un/une citoyen/citoyenne romain /romaine),
-
le ius commercii (droit d’aliéner et d’acquérir en droit romain, notamment selon les règles de la mancipation), sauf qu’il ne peut être complet que dans les mains du Pater Familias (Mancipium),
-
le ius suffragii (droit de vote dans les assemblées comme les comices etc.), exercé pleinement par les personnes majeures jusqu’au début de l’Empire,
-
le ius honorum (le droit d’être élu – ou désigné – pour exercer une magistrature romaine), sauf circonstances particulières (indignité, situation d’affranchi de la personne concernée) ;
-
les autres droits sont le ius sacrorum (droit de participer aux sacerdoces), le ius prouocationis (droit d’en appeler au peuple au criminel) et le ius legis actionis (droit d’intenter une action judiciaire). Les charges des citoyens (munera) sont l’obligation de se présenter au recensement (census), de servir aux armées (militia) et anciennement de payer le tribut (tributum).
Le droit de cité romaine s’acquiert par la naissance (généralement, les deux parents relèvent du droit romain), par l’affranchissement quand le maître est lui-même citoyen romain, par la naturalisation (par exemple des Italiens libres au cours de l’expansion de Rome sous la République, par décision de l’Empereur sous l’Empire). Le droit de cité romaine peut être perdu pour des causes pénales graves (deminutio capitis maxima – uel media).
A l’époque classique, le nom complet d’un citoyen romain est composé d’un prénom (praenomen), du nom gentilice (nomen) et du surnom (cognomen). Il peut être complété par le nom du père et celui de la tribu. Par exemple, le nom complet de Cicéron était Marcus Tullius Marci filius Cornelia tribu Cicero, ou simplement Marcus Tullius Cicero.
Les nouveaux citoyens romains gardent souvent leur nom principal en cognomen. Parmi les descendants d’illustres généalogies dans le monde grec, l’on peut citer les Eumolpides, détenteurs d’une prêtrise héréditaire à Athènes depuis l’époque hellénistique (III° siècle avant notre ère) jusqu’à la fin du paganisme (IV° siècle de notre ère). Le premier connu à avoir accédé à la citoyenneté romaine sous les Claudiens, Lysiadès, porte le nom romain de Tiberius Claudius Lysiades. Il transmet ces prestigieux prénom et nom à ses descendants, et choisit pour ses fils un cognomen parmi les noms de ses ancêtres athéniens (Themistocles, Leonides etc.) .
Quand le roi-prêtre d’Émèse Suhaim al Gabal, fils de Samsigéram II, roi-prêtre d’Émèse avant lui, reçoit la citoyenneté romaine d’un des premiers Empereurs, il adopte le nom romain de Caius Iulius Sohaemus.
Quand Cicéron affranchit son esclave Hermodoros, ce dernier devient citoyen romain avec comme nom M. Tulius Hermodorus, ou Marcus Tullius, Marci libertus, Hermodorus.
Les personnes libres de l’Empire qui ne sont pas citoyens romains peuvent être citoyens d’autres cités (par exemple d’Athènes ou d’Alexandrie) ou latins ; tous les autres sont des pérégrins (peregrini). En 212 de notre ère, Caracalla étend le droit de cité romaine à tous les habitants libres de l’Empire (Constitutio Antonina).