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CAPITALISME

vu par Bernard MARIS


Bernard MARIS Houellebecq économiste, Éditions Flammarion, pages 145 et 146.
 

     Le capitalisme promet la vie éternelle. C’est ce qu’avait magnifiquement compris Keynes, le seul économiste dont le nom mérite d’être retenu, car il plaçait l’art et la littérature au dessus de tout, et notamment des entrepreneurs qu’il traitait avec ironie (« ils n’ont pas pu être des artistes »).

 

     Le capitalisme s’adresse à des enfants dont l’insatiabilité, le désir de consommer sans trêve vont de pair avec la négation de la mort. C’est pourquoi il est morbide. Le désir fou d’argent, qui n’est qu’un désir d’allonger le temps, est enfantin et nuisible. Il nous fait oublier le vrai désir, le seul désir adorable, le désir d’Amour. Comme Midas qui, transformant tout en or, courait à son suicide, le cadre-consommateur ruine le monde en voulant s’enrichir.

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[Note de l'éditeur web : le mot "entrepreneur" est écrit en italiques par l'auteur.] 

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