L'Historien de l'art est bien renseigné sur la génèse de ce portrait. Tourguéniev et Répine se sont rencontrés à Saint-Pétersbourg, se sont revus à Paris. Le Galeriste Trétiakov avait passé commande à Répine d'un portrait de Tourguéniev au début des années 1870. La première séance de travail du peintre se passe bien, mais la compagne de Tourguéniev, Pauline Viardot, rejette la première esquisse, pour une raison que l'on ne connait plus. À la séance suivante, le peintre délaisse son premier travail et trace du poète un visage différent. Mais, Répine se montrant moins bien inspiré, le résultat du portrait est jugé décevant. Répine écrit alors :  "O quelle fut ma bétise ! J'ai retourné à la hâte (la première esquisse qui était) bonne et j'ai (dessiné) une autre tête. Hélas, la peinture qui en a résulté était sèche et ennuyeuse " (О, глупость моя, я сгоряча повернул мой удачно схваченный подмалёвок головой вниз и начал с другого поворота… Увы, портрет вышел сух и скучен). 

 

Trétiakov accueille le portrait dans sa collection avec déplaisir, puis le vend à l'industriel Soldatenkov, avant qu'il ne se retrouve chez Savva Mamontov, le mécène d'Abramtsevo. Accusé de détournements de fonds en 1899, ruiné en 1903, celui-ci est dessaisi de sa collection au profit du Musée Roumantsiev avant d'arriver après 1920 à la Galerie Trétiakov.

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Répine peint un second portrait de Tourguéniev à partir de 1879, aussi peu apprécié du peintre et de la critique. Stassov écrit à ce propos : " En l'occurrence, Répine a suivi le lot commun. Tous ceux qui ont essayé de peindre le portrait de Tourguéniev ont échoué. Pas un seul n'a réussi  à restituer l'expression ni la figure de l'illustre écrivain russe " (Репина постигла в этом случае общая участь: кто ни писал портрет Тургенева, все потерпели неудачу, ни одному живописцу нашему не удалось передать лицо и фигуру знаменитого русского писателя).

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