中国历史
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Partie II La civilisation sous les dynasties Sui et Tang
- 1) les règne des dynasties Sui (隋朝) et Tang (唐朝) marquent une des périodes les plus brillantes de la civilisation chinoise classique. Cette renaissance chinoise se déploie dans de multiples domaines. La vie matérielle de l'ensemble de la population est grandement améliorée. Avec la sécurité consécutive à la réunification territoriale de la Chine, cette période voit également le développement d'une gestion saine des ressources matérielles. D'une part, les Empereurs Sui veillent à réduire les écarts entre riches et pauvres par une réforme agraire égalitaire. D'autre part, la construction systématique d'un grand maillage de greniers à blé à l'échelle de l'Empire (organisation abandonnée depuis la fin de la dynastie Han) permet d'en finir avec le gaspillage des surplus agricoles et de réguler les prix du marché. L'administration est également réformée (centralisation, fin du népotisme, instauration des examens impériaux). La nouvelle dynastie hérite également du prestige culturel et scientifique des Lettrés du sud, imprégnés de la culture chinoise classique et de confucianisme.
- 2) De grands travaux sont entrepris (réparations et extensions de la Grande muraille, reprise du creusement du Grand Canal entre Yangzhou et Pékin, qui permet de connecter entre eux les grands fleuves du centre et du nord-est du pays, avec toutes les communications commerciales que cela permet). Une immense armée est constituée, de plus de 500 000 soldats, plus tard de plus d'un million d'hommes, en vue de recoloniser le Vietnam, de conquérir la Corée et de sécuriser l'Empire contre la menace des Turcs (avec l'émergence d'un grand Khaganat en Sibérie et en Asie centrale). Le gigantisme de certains grands travaux, les déroutes militaires successives en Corée et les rébellions des paysans contre la conscription provoquent une guerre civile qui emporte la dynastie Sui.
- 3) L'unité de l'Empire est sauvée par un nouvel Empereur, Tang GaoZu qui fonde la nouvelle dynastie en 618. Les principes de gouvernement des Sui sont conservés : rôle accru d'une administration centralisée, dirigée par les trois départements (省 : sheng) chargés d'appliquer, de réviser ou de rédiger la politique de l'Empire conçue par l'Empereur et son Conseil, plus les six ministères (部 à prononcer bù, c'est-à-dire ceux des fonctionnaires, des finances, des rites, de l'armée, de la justice et des travaux publics). Le fonctionnement normal de cette administration est parfois contourné au profit de commissions spéciales (recensement, taxations, transports, affaires du Grand Canal) et le Souverain est conseillé également par des groupes de Lettrés ("Lettrés de la Porte du Nord", puis "Forêt de plumes", finalement organisée en une Académie administrativement structurée et qui perdure jusqu'à la fin de l'Empire en 1911). Les diverses charges de l'administration locale sont exercées par des fonctionnaires et deviennent rapidement l'apanage de fait de dynasties de Lettrés locaux. Toute cette administration fonctionne grâce aux impôts pour l'essentiel prélevés sur les paysans et les commerçants (les principaux étant l'impôt sur la terre et la capitation), de même qu'aux corvées. Enfin, la justice est administrée en application d'un Code de Lois (le Code Tang), dont les fondements sont fixés de 624 à 657. Rédigé en 12 sections et 500 articles, il organise le droit pénal, de même que le fonctionnement de l'administration et ses diverses procédures, la vie paysanne, des successions égalitaires etc.
- 4) Cette forte organisation ouvre à la Chine une période de grande prospérité démographique (avec une population totale recensée de 9 millions de foyers, probablement 50 millions d'individus, entre 609 et 742, dont un peu moins d'un million intra muros pour la seule capitale, Chang'ān - 長安, aujourd'hui dénommée Xi'ān - 西安, aux mêms dates). L'économie florissante de la Chine des Tang se développe aussi bien dans l'agriculture (amélioration sensible des quantités et des qualités de récoltes - principalement riz, blé, mais aussi thé, canne à sucre et coton), dans les techniques agricoles (notamment l'irrigation) que le commerce : facilité par le transport fluvial et les importants progrès des techniques hydrologiques (technicité des écluses, par exemple), par les techniques financières (développement des grandes firmes commerciales et des marchés locorégionaux, développement des lettres de crédit aboutissant finalement à la création de papier-monnaie etc.).
- 5) Tout ce dynamisme démographique aussi bien qu'économique et social permet à la culture littéraire, intellectuelle et scientifique d'atteindre des sommets alors inégalés. La création chinoise s'ouvre à une multitude fascinante de disciplines : sciences pures, technologie (notamment la mécanique d'engrenages et l'horlogerie, l'imprimerie par blocs de bois), pharmacologie, alchimie et chimie, céramique, mais aussi philosophie et religion (confucianisme, taoisme, bouddhisme, ouverture aux religions étrangères), poésie (bien au delà des poètes les plus célèbres, comme Lǐ Táibái, 李太白, Dù Fǔ, 杜甫 et Bái Jūyì, 白居易, la poésie de l'époque Tang est l'une des plus belles et des plus prolixes au monde avec au moins 2 200 poètes dont une compilation du XVIII° siècle ne restitue pas moins de 48 900 poèmes...), historiographie, fictions romanesques, calligraphies (xingshu, caoshu, kaishu, multiplication des styles comme ceux d'Ouyang, de Yan, de Liu), peintures (travaux de Wang Wei et de Zhang Yanyuan, pour ne citer que les deux plus célèbres), arts du métal...
- 6) Cet âge d'or court depuis la réunification de la Chine sous les Sui (à partir de l'accession au pouvoir de l'Empereur Wendi en 581) et durant la première moitié de la dynastie Tang (jusqu'en 755). Ces deux dynasties sont représentées par quelques Empereurs dont les règnes furent particulièrement remarquables : Sui Wendi (隋文帝 régnant de 581 à 604) qui réunifie la Chine en 589, le Prince Li Shimin devenu l'Empereur Tang Taizong (唐太宗 régnant de 626 à 649), administrateur habile et conquérant heureux contre les Turcs et les Tibétains, l'Impératrice Wu Zetian (武则天), la seule impératrice en titre de l'Histoire de la Chine de 690 à 705, dont la cruauté, soulignée à l'envie par les Chroniqueurs confucianistes, a longtemps caché aux Historiens une politique féministe visant à rehausser le rôle des femmes et des mères dans la société (par la politique des "douze décrets") ou des réformes bénéfiques au pays (baisse des impôts et cantonnement du rôle de l'armée et de la bureaucratie) ou encore l'Empereur Tang Xuanzong (唐玄宗, régnant de 712 à 756, avant sa mort en exil en 762), où l'état impérial, fort de son organisation très performante, maintient son influence dans la Sibérie turque mais ne peut résister ni à la participation croissante des gouverneurs militaires, ni aux désastres de ses armées à ses frontières occidentales (dans le Turkestan oriental). Ce dernier règne est aussi le plus prestigieux de toute l'Histoire de la Chine impériale, du point de vue culturel et artistique comme dans les soins que l'Empereur porte à la consultation des Lettrés et au développement de l'éducation.
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