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中国历史
Période précédente : suivre le lien sur le Chine des Sui et des Tang
Partie III : La Chine de la dynastie Song (Histoire et civilisation)
- 1) Le renforcement considérable du pouvoir des gouverneurs militaires (节度使 : jiédùshǐ) détruit l'équilbre de la société chinoise et le drame éclate en 755 : la disgrâce annoncée du général An LuShan (安禄山) amène celui-ci à se révolter contre la Cour, dont il était auparavant l'un des membres les plus enviés. Plus généralement, ce mitan du VIII° siècle est un temps de troubles et de révolutions dans l'ensemble de l'Asie (renversement du seconf khaganant turc - dit aussi goktürk - à partir de 742, suivi d'une période de treize années de révoltes ; soulèvement des Abbassides contre les Ommeyades à partir de 747, dégénérant en guerre ouverte entre les armées des deux dynasties, soldée par la bataille du Grand Zab en 750 et le massacre de tous les Omeyyades à l'exception d'un seul survivant dans le courant de la même année).
2) En 755, le Général An LuShan déjoue une tentative de disgrâce dont il aurait dû être victime. Il se révolte à partir des régions militaires qu'il avait sous son contrôle (le Hébei et la région de l'actuelle Beijing). Son armée, forte de plus de 150 000 hommes, défait l'armée loyaliste du Général Feng ChangQing, trop faible pour le vaincre. Il prend les villes de Chenliu, Xingyang et l'ancienne capitale Luoyang, préfecture du Hénan. Il s'y proclamme Empereur, fondateur d'une nouvelle dynastie (燕 : Yān), en 756. Pendant qu'il entre dans la capitale Chang'An désertée par ses habitants et livrée au pillage, l'Empereur Tang XuanZong s'enfuit vers l'ouest, est contraint par son armée de faire exécuter le principal ministre Yang GuoZhong et d'ordonner le suicide de sa concubine Yang YuHuan. En 757, l'assassinat d'An LuShan par son propre fils An QingXu sonne le glas de la révolte, définitivement réprimée en 763. Mais la guerre civile déclenchée par la révolte d'An Lushan occasionne une crise épouvantable dans la Chine des Tang et des tueries colossales. L'on ignore le nombre même approximatif de victimes : selon les Historiens, sur près de 53 millions de Chinois en 754, il est estimé de 13 à 36 millions (soit un quart à deux tiers de la population en moins de dix ans...) : les recensements successifs indiquent que la population contrôlée par l'Empire Tang chute à 17 millions en 764, sans que l'on puisse faire la part des choses entre le nombre de morts durant la révolte et le manque à gagner de sujets recensés du fait de la désorganisation de l'Empire. La seule certitude réside dans le fait qu'en 839, trois-quarts de siècle après la fin de la guerre civile et alors que l'Empire est pour un temps réunifié et pacifié, le recensement ne compte que 30 millions de personnes. Ce chiffre est globalement confirmé par le recencement de 845.
3) L'explosion de 755 prélude à plus de deux siècles de guerres civiles et d'éclatements de l'Empire. La dynastie Tang survit encore pendant un siècle et demi (jusqu'à la déposition en mai 907 du dernier représentant de la lignée, un Empereur enfant Tang Aidi, 唐哀帝, finalement exécuté en mars 908). Sur les treize Empereurs (Tang) qui se suivent de 756 à 906, deux seuls sont admis présenter des qualités avérées dans le gouvernement de l'Empire, Li Song (Empereur Tang ShunZong : 唐順宗, au règne personnel trop court, 805 et 806) et Li Chun, au nom impérial de Tang XianZong (唐憲宗), dont le règne dure quinze ans, de 805 à 820. Par son incessante activité, ce dernier réprime de multiples révoltes et mutineries de Généraux, mais meurt assassiné par le clan des Eunuques du Palais, en passe de devenir les maîtres de la Cour et de l'administration de l'Empire (820). Cette période de troubles politiques incessants et de décadence civilisationnelle est marquée par la terrible révolte de Huang Chao (qu'il dirige entre 877 et 884). Ce chef échoue à fonder une nouvelle dynastie (dite Qí : 齊) entre 881 et 884. À partir de 906 jusqu'en 960, la Chine est démembrée en une multitude de royautés ennemies et cette époque est connue comme "(la période) des cinq dynastie et des dix royaumes" (五代十國 : Wǔdài Shíguó).
4) En 960, le Général Zhao KuangYin (趙匡胤) détrone le dernier Empereur Zhou (Chai GongXu, Empereur Zhou GongDi) et se fait proclammer Empereur Song TaiZu (宋太祖). Song TaiZu organise une administration civile centralisée autour du Palais impérial, dissociée du Trésor (des finances) et du commandement militaire. Ce dernier est réparti entre l'armée impériale stricto censu, organisée en trois sections différentes, plus un conseil militaire regroupant d'autres unités de l'armée. Les anciens gouverneurs militaires (jiédùshǐ) abandonnent leur pouvoir, comblés de terres et de richesses. Durant les dix-huit annnées qui suivent, il conquiert l'ensemble du domaine chinois, réalisant ainsi la nouvelle réunification de la Chine, à l'exception des territoires du nord sous la férule des Liao (et dont l'empire est centré sur la Mandchourie). À sa mort (976), son frère Zhao Guangyi ( 赵光义, l'Empereur Song TaiZong : 宋太宗) lui succède dans des circonstances troubles (au lieu des fils majeurs de Song TaiZu). Après une guerre indécise contre le royaume Liao et des désastres militaires des deux côtés, il stabilise la frontière du Nord.
5) L'anarchie des siècles précédents avait contraint toute une classe de paysans petits propriétaires à vendre leurs lopins et à s'employer comme fermiers ou comme ouvriers agricoles auprès des propriétaires d'immenses latifundias. La discipline au travail y est particulièrement rude, le mode de répartition des récoltes très inégalitaire. Les témoignages sont abondants sur la misère et la famine dans les campagnes, malgré d'immenses productions. Un texte de 1308 rappelle que, sous les Song, "le propriétaire considérait la vie et la mort des fermiers comme un brin d'herbe".
Des progrmmes généreux, ou simplement lucides, sont appliqués de création de "greniers de bienfaisance" réservés aux nécessiteux, puis de "greniers régulateurs" destinés à absorber les surplus de productions puis à atténuer les disettes, comme aussi à contrer les spéculations sur les cours du blé. Mais le système étatique de prêts sur récoltes (contre un intérêt de 20 %), est finalement dévoyé en nouvelle ressource parafiscale par les administrations provinciales et la crise s'aggrave.
6) Le pays est de nouveau unifié et les anciens commandants militaires convertis en féodaux mais la situation intérieure est loin d'être apaisée : la famine frappe toute la Chine et la révolte paysanne gronde. L'Empereur doit réprimer une armée insurrectonnelle de paysans, menée par les chefs Wang Xiaobo puis Li Shun, armée qui se dissout après un échec retentissant durant l'été 994 (soldé par la mort de 30 000 individus sur 100 000 paysans en armes à la chute de Chengdu). Dès le règne de Song TaiZu, l'Empire reconstitue son administration par le recrutement massif de Lettrés dans l'administration. Les examens publics sont restaurés. Leur programme, comme la formation des candidats et un réseau national d'écoles sont développés sous le règne de l'Empereur Renzong (宋 仁宗 : de 1021 à 1063). Le gouvernement impose un nombre volontairement réduit de fonctonnaires pour la démographie de l'Empire. En 1049, le juge Bao Zheng estime dans un rapport officiel qu'un décompte partiel de fonctionnaires (civils) en réserve pour la capitale s'établit à 17 300, nombre qui a doublé depuis quarante ans. Le nombre de candidats chaque année est de 30 000. Par contre, avec des effectifs de 1 259 000 hommes, l'armée absorbe à elle seule 70 % des recettes fiscales.
7) Au delà des crises et des révoltes paysannes endémiques, de nouvelles couches sociales se constituent. Parmi les fonctionnaires et les courtisans, deux factions se développent : des réformistes souhaitent instaurer des "Lois nouvelles" dont la finalité est réduire les pouvoirs et l'enrichissement des féodaux et des latifundiaires. En opposition à ces réformateurs, les conservateurs estiment ces idées nouvelles nuisibles pour la production et pour la population. À partir de 1069, l'Empereur Song ShenZong appelle comme Chancelier le haut-fonctionnaire Wang AnShi (王安石). Celui-ci déploie un train de réformes destinées à soulager la condition des paysans et à assainir l'État : budget de l'État, prêts aux paysans, création d'un cadastre de l'ensemble de l'Empire, recensement des biens des particuliers, réglementation du commerce, réforme de l'enseignement... Il crée également une Commission permanente des réformes. La mauvaise application de ses réformes par ses adversaires ou les limites de leur efficacité, de même que la crise due à la disette de 1074, provoquent sa disgrâce officielle en 1075, bien qu'il conserve l'amitié personnelle de l'Empereur. Durant les cinquante ans qui suivent, les programmes réformateurs et leurs abolitions systématiques par les conservateurs alternent au plus haut sommet de l'Empire. L'opposition entre les deux factions atteint son paroxysme sous le règne de Song Zhezong (宋哲宗) et contribue à paralyser le gouvernement au moment où les Jurchens (ancêtres des Mandchous) dévastent toute la Chine au nord du Yangzi Jiang (1127). Dès lors, la Chine septentrionale est perdue pour la dynastie Song, qui continue de régner au sud du fleuve devenu une nouvelle frontière.
8) Cette première partie du règne des Song est une période de forts contrastes : l'économie agricole, quelque soit l'immensité des quantités produites, ne suffit pas à nourrir la prolixe population chinoise. Cette situation récurrente de disettes ou de famines conduit à une situation sociale très instable. En même temps, la civilisation chinoise connaît un nouvel âge d'or. Les sciences et les techniques comme les lettres et les arts se déploient à nouveau en de majestueux développements.
Période suivante : suivre le lien sur la Chine des Liao et des Jin
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